🐆 Qui manage le mieux un guépard (et comment) ?

1. La rencontre

Il est arrivé un lundi matin, 9h07.
CV court, parcours fulgurant, œil vif.
Une poignée de main franche, une répartie directe.
Pas besoin de “temps d’adaptation”, il était déjà dedans.

À peine installé, il avait compris l’organigramme, flairé les forces, repéré les failles.
Une semaine plus tard, il lançait un tableau de suivi qui évitait à toute l’équipe une double saisie absurde.
Personne ne lui avait rien demandé.
Il l’avait fait.
Parce que ça lui semblait logique.

Son manager ? Ravi… au début.

Mais très vite, les choses ont changé.

— Il va trop vite.
— Il n’écoute pas toujours les règles.
— Il veut tout réorganiser.
— Il ne “respecte pas les étapes”…

Trois mois plus tard, il est parti.

2. Le guépard, ce mal-aimé de la savane RH

Dans la nature, le guépard est un animal fascinant :

• C’est le plus rapide de tous les mammifères terrestres.
• Il peut passer de 0 à 100 km/h en trois secondes.
• Sa morphologie est faite pour la vitesse, pas pour l’endurance.

Il court vite… mais pas longtemps.
Il repère, il fonce, il saisit.

Et il a besoin d’espace, de souffle, de lignes droites.

En entreprise, les guépards sont nombreux… mais mal compris.
Ils sont les profils :

• efficaces dès les premières semaines,
• qui aiment l’impact visible,
• qui posent des questions dérangeantes,
• qui refusent les lenteurs injustifiées,
• qui ne supportent pas les managers flous ou frileux.

👉 Résultat : ils fuient.

3. Ce que le mauvais manager fait d’un guépard

Il le ralentit.
Il le cadre jusqu’à l’étouffer.
Il le soupçonne d’arrogance.
Il l’oblige à suivre des procédures pensées pour des gens moins rapides.
Il l’observe au lieu de lui faire confiance.
Il attend qu’il “prouve sa loyauté”.

Et pendant ce temps…
👉 Le guépard fait ses valises mentalement.

4. Ce que le bon manager fait d’un guépard

Il ne lui demande pas de s’adapter à l’équipe.
Il adapte le périmètre de mission à son profil.

Il lui donne une direction, un cadre clair, et un espace d’autonomie.

Il ne survalorise pas l’ancienneté.
Il valorise la capacité à résoudre un problème réel.

Il comprend que la vitesse n’est pas de la nervosité, mais une autre manière d’être au monde.

Il ne demande pas :
— “Es-tu loyal ?”
Mais plutôt :
— “As-tu ce qu’il te faut pour performer ?”

💼 RH Tips – Comment repérer, encadrer et garder un guépard ?

✅ À l’entretien :

• Laisse-le te raconter un projet réussi, rapidement mené.
• Observe sa clarté d’analyse et son impatience maîtrisée.
• Pose-lui cette question clé :

“Qu’est-ce qui te fait quitter une entreprise en moins de 6 mois ?”
(Spoiler : il va te répondre la vérité. Prends des notes.)

🧠 En management quotidien :

• Évite les “briefs flous” → il a besoin de cap, pas de brouillard.
• Donne-lui du feedback ultra rapide (même court, même brut).
• Accepte que parfois, il aura une meilleure idée que toi. Et ce n’est pas grave.
• Mets-le en binôme avec un “gorille” : la stabilité d’un pilier peut canaliser la vitesse d’un guépard sans la briser.

🔁 En perspective RH :

• Valorise-le vite. Pas besoin d’attendre un an pour dire qu’il est bon.
• Offre des projets courts, visibles, où il peut se prouver à lui-même.
• Prévoyez une évolution ou un changement de périmètre dès les 4 premiers mois, sinon…
  👉 Il aura déjà vu plus grand ailleurs.

🌍 Et l’écologie dans tout ça ?

Le guépard est en danger d’extinction, pas à cause de ses faiblesses, mais parce que son environnement ne lui permet plus de courir.

• Les territoires sont morcelés.
• Les lignes droites disparaissent.
• Les clôtures (physiques ou politiques) l’empêchent de vivre comme il est.

💬 En entreprise, les clôtures s’appellent “procédures rigides”, “managers frileux”, “injonctions contradictoires”.

👉 À force de forcer les guépards à s’adapter à un écosystème trop lent, ils disparaissent du paysage.

🎨 L’art comme rappel managérial

L’œuvre “Guépard” de L’Œuvre Responsable, c’est un totem pour les entreprises qui veulent de la vitesse sans perdre l’intelligence.
C’est un miroir :

“As-tu laissé la place à ceux qui vont vite ? Ou as-tu préféré garder ceux qui ne dérangent pas ?”

🔚 Conclusion – Ce n’est pas lui le problème.

Quand un guépard quitte l’entreprise, on dit souvent :
— “Il n’était pas prêt.”
— “Il ne s’est pas intégré.”
— “Il était trop impatient.”

Mais la vraie question, c’est :
👉 Était-ce un bon terrain pour lui ?

Et si la réponse est non, alors ce n’est pas le guépard qu’il faut remettre en cause.
C’est l’enclos.